Je pense que j'avais environ 11 ans quand j'ai commencé à me rendre compte que j'étais 'différent' en ce sens que je me prenais pour le 'mauvais' sexe. Heureusement pour moi à cette époque, je n'étais pas du tout intéressée par les relations ou le sexe car j'étais préoccupé par la lecture et le travail à l'école. Le véritable sentiment de honte et les tentatives de répression sont survenues à l'école secondaire, sans doute parce que j'ai fréquenté une école pour garçons. Le fait d'être dans une école monosexe m'a confirmé que j'étais gay, mais cela m'a aussi décidé à le cacher parce que j'avais peur, j'avais vraiment peur, que cela éclairerait une énorme vulnérabilité en moi et que je serais une cible de choix pour l'intimidation. En fait, j'aurais pu être décrit comme un tyran, car parfois je n'étais pas une personne gentille et je pense que c'était pour ajouter une autre couverture pour cacher ma sexualité. Encore une fois cependant, mes priorités à l'école secondaire étaient de lire et de bien faire, alors tout allait bien jusqu'à ce qu'une vague d'hormones vienne m'écraser. Bien sûr, être dans une école pour garçons signifie se lier d'amitié presque exclusivement avec d'autres garçons, ce qui était un problème pour moi parce que j'ai passé tant de temps à cacher qui je suis, et pas seulement en termes de sexualité. J'étais un livre fermé depuis très, très longtemps. Il a fallu trop d'efforts pour se rapprocher de moi, le seul côté positif étant que ceux qui ont fait l'effort sont encore de bons amis et aujourd'hui je les respecte énormément.
J'ai d'abord dit à mes amis quand j'avais 15 ans et, à mon grand soulagement, ils m'ont soutenu et mes relations avec eux n'ont pas changé du tout. Après avoir passé des années à redouter ce que les autres pensent de moi, le sentiment de soulagement que j'ai ressenti en partageant quelque chose dont j'avais encore honte a fait une énorme différence pour moi et m'a permis d'être un peu plus confiant et ouvert. Comme c'est toujours le cas à l'école, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre et bientôt il était de notoriété publique, mais je pense que je l'avais laissé assez tard pour éviter toute forme d'intimidation. Il y avait la blague ocasional qui n'était pas appréciée mais c'est aussi mauvais que ça. Le pire pour moi était d'aller plus loin et de dire à un ami que j'avais développé des sentiments pour lui et bien qu'il ne l'ait pas bien pris au début, cela n'a finalement pas changé notre amitié, même si je me suis moqué de lui trop longtemps, et je suis très heureux que nous soyons toujours amis aujourd'hui, donc beaucoup de crédit bien mérité pour lui!
Je n'ai rien dit à ma mère avant mes 18 ans et j'étais assez loin à Aberystwyth où j'ai étudié. Je me suis dégonflé et lui ai dit par SMS. Elle a eu beaucoup de questions et j'ai fait de mon mieux pour y répondre et bien que cela aussi était bien et que notre relation n'a jamais changé, ma mémoire de ce moment est des larmes. J'ai tellement pleuré parce que pour moi c'était un cas d'exposer pleinement mon secret profond et sombre et la peur d'endommager la relation avec ma famille.
J'ai grandi honteuse de moi-même, honteuse de ma sexualité parce que je ne me souviens de rien de positif à propos de l'homosexualité, ou même autre chose que l'hétérosexualité, de mon enfance. Il n'y avait absolument aucune éducation sur les relations dans les écoles ni aucune information sur le fait de ne pas être hétérosexuel. Il n'y avait pas d'adultes gays ou de modèles gays dans ma vie, que ce soit dans la réalité ou dans les médias, tout gay à la télévision était un stéréotype, une caricature ou une victime, quelqu'un à méfier ou à détester ou à plaindre. Les blagues qui pourraient être considérées aujourd'hui comme homophobes étaient monnaie courante et, à l'école, tout ce qui était mauvais ou injuste était « gay », et si c'était vrai alors pourquoi devrais-je être gay?
J'ai passé des années à me haïr pour diverses raisons, dont beaucoup pourraient être liées à mon désespoir de cacher qui je suis mais le monde est un endroit plus lumineux une fois que tu peux accepter qui tu es et t'entourer de gens qui t'acceptent et t'aiment aussi. Il est trop difficile de décrire la difficulté de « coming out », en particulier pour les hétérosexuels qui n'ont pas à « faire face » à qui ils sont parce qu'ils sont la « norme ». Je suis heureux de pouvoir dire que je m'en suis sorti et que je suis plus heureux de pouvoir dire que j'ai le même réseau de soutien sur lequel je peux compter.
Il y a tellement de points négatifs pour la communauté LGBT, mais il y a aussi beaucoup de points positifs. La communauté LGBT est de plus en plus acceptée, dans certains cas lentement mais sûrement. Et ce sont ces aspects positifs qui me font espérer que les autres enfants n'auront pas à vivre ce que j'ai vécu. Oui, j'ai eu de la chance parce que je n'étais pas intimidé ou ostracisé et je suis maintenant heureux dans une relation gay et j'accepte qui je suis. Mais même maintenant, je crains que je sois perçu, je crains de rencontrer un homophobe qui me blesse mentalement ou physiquement, et ces peurs sont toujours là, peu importe où je suis ou avec qui je suis.
Je prie pour que les points positifs continuent et je prie pour que des problèmes comme la peur et la honte et la nécessité de «sortir» ne hantent pas les enfants à l'avenir. Il m'a fallu beaucoup de temps pour arriver ici et je suis fier de l'avoir fait. Un grand merci à tous ceux dans ma vie qui m'ont aidé à arriver ici et à tous les autres, je vous demande à tous d'être un peu plus conscients. Des mots comme «gay» et «fruit» et «fée» utilisés incorrectement peuvent causer des dommages incalculables. Cela peut aussi être préjudiciable de présumer de la sexualité, que ce soit hétérosexuel ou gay ou quoi que ce soit d'autre.
S'il y a quelqu'un qui se bat contre sa propre sexualité, mon conseil est de tendre la main. Parler à des amis ou à la famille ou trouver du soutien localement ou en ligne, il y a toujours quelqu'un vers qui se tourner, et oui, je suis là pour toi aussi. Vous êtes une personne incroyable et il n'y a rien, absolument rien, mal avec vous.
Pour terminer, je vous recommande fortement de regarder « Nanette » de Hannah Gadsby, disponible sur Netflix maintenant.
(Toutes mes excuses s'il y a des problèmes avec mon français ... J'apprends toujours la langue! Faites-moi savoir s'il y a des erreurs flagrantes.)
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